Gant an esperañs e vev an den, C'est avec l'espérance que vit l'homme
Gant an esperañs e vev an den,
Gant an dizesper ne ra den...
C'est avec l'espérance que vit l'homme,
avec le désespoir personne.
La femme rousse effrayait bien des âmes au Moyen âge, et souvent dans le feu finissait. Sorcière au chat noir disaient les uns, créature de satan scandaient les autres.
Le temps passe, mais l'obscurantisme demeure.
La peur rend l'homme borné, malléable et sournois.
Pour preuve, l'histoire nous donne des exemples souvent violents. Peur de la crise dans les années 30, et la société accuse les Juifs d'en être responsable ; Pandémie du SIDA, et voilà que sont montrés du doigts les homosexuels et les drogués (à l'époque, j'ai même entendu parler de punition divine, rien de moins) ; dérèglement climatique et... ah non, là, ça ne marche pas. On ferme les yeux pour sauver notre petit confort consumériste. On préfère rester figé sur notre carte de crédit, nos masques et notre gel hydroalcoolique.
Le COVID est, en ce sens, une bénédiction. Tout le monde se rallie pour entrer en Résistance. Et on ferme les yeux sur le dérèglement climatique, sur l'absurdité de la société de consommation, sur l'insondable misère sociale. On ne parle plus des migrants dans leurs barques, abandonnés aux tempêtes, ni des violences faites aux femmes, chez elles ou dans la rue.
La pensée unique efface tout, excuse tout. Elle permet même d'occulter le fait que le COVID (comme H1N1... diantre) est le résultat du massacre organisé de notre écosystème. Mais cherchons le salut dans de multiples vaccins... c'est bien plus lucratif. Ô puissance de l'homme face à la nature.
Et puis, voilà également la chance de pouvoir donner un coup de pouce à la grosse économie (je pense tout particulièrement aux supermarchés, aux labos, aux multinationales), tandis que la "petite économie" est sacrifiée sur l'autel du « Tous anti covid » (petits commerces, secteurs appelés, avec une incroyable élégance, "non essentiel").
Non essentiel... la Culture en fait partie. Ah... j'oubliais que nos têtes (bien) pensantes autorisent un concert test (comme ça on peut affirmer agir pour la Culture). Mais qu'en est il réellement des artistes ? Les comédiens, les conteurs (dont la jauge du public varie de 10 à 100 personnes... le même parallèle peut être osé avec les magasins qui accueillent 5 ou 10 personnes face aux supermarchés qui... bon, passons), les plasticiens, les écrivains, les musiciens...
Je ne suis pas médecin pour juger si le COVID est grave ou pas, par contre mes études d'histoire me poussent tout de même à la réserve... Peste noire, choléra, grippe espagnole, SIDA...
Ce qui est actuellement effrayant, c'est la détresse issue de cette crise sanitaire. Mal être des jeunes privés de jeunesse, absence de contact social, augmentation des dépressions et des suicides, précarité grandissante.
L'homme est mortel, c'est un fait, les épidémies ont traversées son histoire. Cependant, l'impossibilité de se projeter dans un futur ensoleillé est un écueil abyssal. Gant an esperañs e vev an den, Gant an dizesper ne ra den... C'est avec l'espérance que vit l'homme, avec le désespoir personne.